La commémoration des trente troisième anniversaires des pendaisons de 28 soldats noirs à INAL la nuit du 27 au 28 novembre 1990, s’est déroulée en Mauritanie dans un climat d’interdiction de manifester, de menaces et répressions sans discernement. Les ayants droit des martyrs, les victimes rescapées de crimes odieux de la période du génocide dite du « Passif humanitaire », les militants et activistes des causes justes ont été soumis aux piloris des forces de l’ordre, ce 28novembre 2024, jour de deuil et recueillement, partout dans la Mauritanie. Le seul délit est que ces manifestants ont tenté de prier à la mémoire des martyrs sauvagement assassinés la veille du 28 novembre 1990 pour célébrer le trentième anniversaire de l’indépendance de notre pays.

A Bababé, la marche dédiée à la manifestation de lacommémoration de ces massacres de 1990, est jugulée par lesgendarmes sous des brimades ignobles, de la force aveuglée, suivis des arrestations arbitraires des citoyens qui exprimaient leurs droits à la manifestation pacifique et à la liberté d’expression. A Nouakchott, la même réponse est apportée au regroupement à la place de la liberté.

Cet état de fait est inacceptable de la part des institutions qui devaient assurer la sécurité publique et garantir les droits fondamentaux des citoyens. Voilà les paradoxes de la République pour creuser les divisions entre composantes du pays, l’unité de la gendarmerie installée à Bogué qui est inaugurée ce 28 novembre 2024 à la mémoire de feu Général NDiaga Dieng est instrumentalisée comme arme de répression et de musellement des négro-mauritaniens qui revendiquent le droit à la vérité et à la justice pour leurs martyrs dont ce Général est accusé d’être parmi les complices.

Nous, Cadre de Concertation des Rescapés Mauritaniens en Europe et aux Etats Unies :

Dénonçons vigoureusement la répression aveugle de paisibles manifestants à Bababé, Nouakchott et partout dans le pays ;

Exigeons la libération sans condition des victimes d’arrestation arbitraire ;

Réclamons des garanties individuelles et collectives pour assurer la sécurité des citoyens et les protéger de toutes attentes à leurs libertés d’expression, de réunion et de manifestation prescrites par la loi ;

Demandons à tous les acteurs nationaux et internationaux installés en Mauritanie de faire pression aux autorités administratives et politiques au pouvoir de libérer toutes les personnes arrêtées et de respecter les droits des citoyens qui expriment pacifiquement des revendications légitimes de règlement des crimes du passé et de recueillement à la mémoire de leurs martyrs

Fait à Paris, le 28 novembre 2024

Pour le Cadre de Concertation des Rescapés Mauritaniens en Europe et aux USA

La Présidente

Aissata Niang