Le leadership des dirigeants Africains est traité depuis trois décennies par les chercheurs, la
question du leadership Africain a
commencé à se poser vers les années 1990, début de la démocratisation de l’Etat
et de la société.
La problématique du leadership Africain reste
encore floue dans les mentalités
africaines en raison des séquelles du colonialisme et du mimétisme qui en
découle.
Selon les chercheurs, cette question est désormais liée à deux situations qui agitent
les sociétés africaines contemporaines :
l’avenir de l’Etat postcolonial, en raison des crises
sociopolitiques récurrentes
qui l’affectent et des difficultés des populations de se l’approprier ;
la nécessité d’inventer un nouveau mode de gouvernance sans lequel le
processus démocratique entamé depuis 1990 risque d’être compromis. On le voit
souvent à travers le trucage répété des élections. Ce respect des institutions
est encore loin d’être un acquis à cause de plusieurs influences
contradictoires qui s’exercent sur les responsables politiques africains. Parmi
celles-ci, on peut mentionner la persistance de l’hégémonisme des grandes
puissances et les enjeux économiques que représente l’Afrique en raison de ses
principales ressources naturelles : pétrole, or, diamant, uranium, coltan,
bois, etc. A cela s’ajoutent les pesanteurs socioculturelles.
« Je préfère les institutions fortes, que les hommes forts ». Disait Barack Obama.
Un Homme fort n’est pas celui qui viole la constitution pour faire trois voire six mandats, un Homme fort n’est pas celui qui s’enrichit aux dos de sa population, celui qui élimine ses adversaires politiques, celui qui discrimine les autres ethnies, religion, couleur de peau, etc…
Un Homme fort est celui qui règle les problèmes de son pays, celui qui emprunte les rouages qui le mène à créer de la richesse pour son pays, celui qui opte pour une croissance inclusive et pour un développement inclusif (l’équité, l’égalité des chances, l’emploi, etc..).
Le continent Africain est au cœur des préoccupations de développement dans lesquelles sont engagés ses dirigeants depuis plusieurs années, ils peinent toujours à mettre l’Afrique à la scène internationale. Il est nécessaire de réfléchir à une nouvelle génération de leaders, des leaders éclairés et forts capables de relever plusieurs défis comme : la recherche, l’industrialisation, la santé, l’agriculture, l’éducation, le logement, l’énergie propre, le numérique, la gestion des déchets ; l’environnement et de la mise en place de nouvelles conditions de paix et de liberté, gage d’un développement durable pour paraphraser Jacques ATTALI.
Les leaders éclairés et forts
« Mon travail n’est pas d’être gentil avec les gens. Mon travail consiste à les rendre meilleurs ». Steve Jobs
Un leader éclairé et fort pour ne pas dire visionnaire doit tout simplement évoluer avec le monde, avoir les solutions contemporaines aux problèmes contemporains pour un développement durable, un leader éclairé et fort doit aussi faire confiance aux intellectuels africains, aux chercheurs, experts, les femmes, pour que son pays, son continent ait son propre modèle qui répond à nos réalités.
Il doit être en mesure de créer des conditions de création d’emploi, ce problème de l’emploi doit être réglé en industrialisant le continent, le président Jacques CHIRAC disait :
«On ne dissocie pas un pays de sa puissance industrielle. Pas de grand pays sans industrie ».
L’Afrique est faible en industrialisation, alors qu’elle est composée de la plus forte population de jeunes dans le monde, Les tendances actuelles laissent présager que ce nombre va doubler d’ici 2045 (BAD) , quand on nous dit que le cure dent en boite est fabriqué en chine en plein 21e siècle, nous nous disons que notre continent est encore amateur, et il est grand temps qu’il devienne professionnel. Dirigeants Africains, l’industrialisation s’impose.
Il est temps de rebâtir une politique d’industrialisation compétitive et valoriser le fameux projet High 5 de la BAD afin d’apporter une solution concrète sur le problème d’employabilité des jeunes dans le continent.
L’un de cinq accélérateurs de la banque Africaine de développement pour assurer la transformation économique du continent baptisés le High 5 sont ; Nourrir l’Afrique, éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie ; intégrer l’Afrique, et améliorer la qualité des populations en Afrique pour que le continent puisse enfin s’émanciper, bien- sûr si nos dirigeants s’y mettent à fond.
« Le développement de l’Asie de l’Est a basculé en changeant les rapports entre le gouvernement et le secteur privé. En garantissant des conditions favorables aux investisseurs, l’Asie de l’Est a été capable de transformer le modèle économique colonial du secteur minier, permettant ainsi de garantir que les bienfaits de la croissance ont été distribués au-delà d’une petite élite. Le vrai investissement de croissance et le capital à long terme, qui permettent de diversifier les économies et de créer des emplois, notamment dans l’industrie » (Banque Mondiale).
Les dirigeants Africains doivent écouter les entrepreneurs locaux, ces derniers maitrisent le terrain mieux que quiconque pour répondre aux attentes et aux aspirations de la population Africaine, notamment les jeunes Africains.
Ce continent a besoin d’au moins Dix Paul Kagamé pour voler de ses propres ailes , pas le Kagamé dictateur qui malmène souvent les opposants , mais le Kagamé visionnaire, bosseur, audacieux, leader , éclairé , etc. …
Demain, quelle Afrique voulons –nous ?
Le changement de paradigme économique s’impose sur le continent pour ne pas dire que l’heure est au changement de démarche managériale, l’heure est au questionnement du paradigme et à la configuration d’un système efficace qui sera avec le temps au profit de l’Afrique et les Africains
« L’Afrique perd chaque année des centaines de milliards de dollars à cause de la fuite des capitaux, de la fraude fiscale, du rapatriement des profits par les sociétés multinationales et du montant élevé du remboursement de la dette extérieure ». (Afrique Renouveau)
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Dirigeants Africains, tant que cette histoire de corruption/ corrupteur n’est pas réglée, le continent restera toujours à l’Etat stationnaire, c’est-à-dire une minorité restera toujours riche et une majorité restera dans la souffrance. La corruption freine l’émancipation d’un pays, le développement, etc …
Dirigeants Africains, une politique protectionniste s’impose pour competir avec le reste du monde et valoriser enfin l’agriculture (accroître la superficie des terres agricoles irriguées).
Ce n’est pas une main d’œuvre qui manque dans le continent mais des mesures draconiennes qui permettront à augmenter les rendements agricole de l’Afrique, renforcer la recherche et le développement dans le domaine agricole, surtout en ce qui concerne les méthodes technologiques et agricoles, un expert du développement agricole international du nom D’Amit Roy disait :
« Il faut que l’Afrique réussisse à mieux appliquer les sciences et les technologies aux problèmes agricoles et à faire bénéficier les agriculteurs de ces progrès rapidement ».
Une approche de développement endogène et efficiente qui permettra avec le temps à financer ses projets de développement, à l’amélioration et le progrès des conditions économiques, sociales, culturelles, etc…
L’une des grandes voix Contemporaine du continent du nom de Samir Amin propose dans ses travaux :
« La théorie du développement autocentré qui poursuit des
objectifs absolument contraire à la théorie libérale du capitalisme dominant,
Son objectif principal est d’augmenter le pouvoir d’achat des consommateurs
locaux, il faut créer des emplois avec des salaires variant à la hausse en
fonction de la productivité, ces emplois sont possibles que grâce à une
importante production locale de bien de première nécessité ».
Souleymane MANGASSOUBA dit Jules
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