Initiatives News
- Curieux que Mohamed Ould Abdel Aziz se fasse interviewer sur France
24 pour parler de la situation au Sahel et que par la suite il se fasse
arrêter le même jour.
Curieux aussi que Mohamed Ould Ghazwani,
Président de la république, se rende en France le lendemain de cette
arrestation dont le seul prétexte avancé est la non présentation de l’ex
chef de l’Etat devant le juge en charge de son dossier.
Ould Abdel Aziz malgré ses déboires avec la justice s’est toujours
comporté et exprimé librement. Conférences de presses par-ci, interviews
par-là ; promenades et sorties, genre « je vous méprise » (houeyguer
koum), tout a été expérimenté par le putschiste en chef qui eut à
maitriser la Mauritanie et ses hommes une douzaine d’années durant.
L’homme s’est d’autant plus montré arrogant que quand il décida de faire
le chemin à pieds pour se présenter devant le juge, il a drainé le
pouvoir et les badauds derrière lui…
Des policiers à ses trousses, c’est véritablement une chose qu’a réussi
l’ex colonel qui, du temps de la transition de 2005-2008, avait réussi à
manipuler des hommes pour en faire des parlementaires utilisables à des
fins de fronde contre Sidi Ould Cheikh Abdellahi…
De chef de l’Etat adulé, craint et vénéré, Mohamed Ould Aziz est passé à
opposant marginal, esseulé, abandonné…Il a tout de même imposé sa
présence sur une scène où les médias, réseaux sociaux et médias
classiques, en manque d’inspiration ne demandaient pas mieux que d’avoir
un fournisseur de faits pour continuer de s’exprimer.
Pas un
jour ne passait depuis qu’il a quitté le pouvoir en 2019 sans que
l’ancien chef du bataillon présidentiel devenu Président de la
République fasse la une des journaux ou sites web de la place.
C’est dire que dans sa disgrâce, Mohamed Ould Abdel Aziz a joué la
tactique de l’homme médiatisé. Jeune Afrique, France 24, RFI et une
kyrielle d’autres médias locaux qui ont rempli les salles où il faisait
ses conférences, tous ont joué le jeu de l’ami de 40 ans de l’actuel
chef de l’Etat….Et le mardi 22 juin à 20heures, on nous dit qu’il est
arrêté…Il était apparu sur France 24.
Le journaliste commence par lui dire qu’avant d’aborder le sujet de ses
déboires avec la justice de son pays, il allait l’interroger sur la
situation au Sahel…Une entrée en matière qui prend la forme d’une pub
d’un ancien soldat sur qui la France avait bien voulu compter par le
passé…
C’est quoi donc le topo dans un contexte où la France perd son aura et
son influence au Sahel et où un ancien chef de l’Etat qui eut à jouer
aux justiciers dans la forêt du Wagadou face à des groupes terroristes
reprenne subitement de l’importance à travers des média français.
On le sait, le Sahel, c’est la carte stratégique de la France. Le G5
Sahel est le fruit d’un agenda de la France. C’est sa part du gâteau
Afrique. Au Tchad, Déby se fait réélire puis meurt sur le champ de
bataille, son fils prend le pouvoir faisant fi de toute disposition
constitutionnelle dans un pays supposé être démocratique.
La
France entérine. Les hommes installés par les tombeurs d’IBK sont se
font éjecter du pouvoir. Goita reprend les choses, un peu comme Ould
Abdel Aziz en son temps. Mais la France se montre grincheuse.
Cette même France qui avait fini par composer avec les violateurs de la
démocratie en Mauritanie en août 2008 est visiblement en train de se
bien se positionner dans un Sahel confortable uniquement pour ceux qui
ont décidé d’en faire le zone d’influence. C’est à se demander quelles
pièces de l’échiquier la France compte actionner dans une lancée
machiavélique…
Entre temps la Mauritanie et sa population se débattent dans l’insécurité et la peur…
Kissima Manthia Diagana Mangarenme