Mpaly Kaba est né en 1890 à Kaédi en Mauritanie, Hamalliste et l’un des compagnons du Partiache Yacouba Sylla, Mpaly Kaba a consacré toute sa vie au service de sa communauté, sa devise c’est le travail, c’est le vivre ensemble, c’est l’émancipation des femmes, c’est la promotion de la culture de la paix et tout ce qui va avec. Le hamallisme, hamalliyya ou hamawiyya, surnommé « onze grains », est une branche de la tariqa Tijaniyya fondée par le cheikh Hamallah dont le siège est à Nioro-du-Sahel, au Mali.
La vision de PK met l’humain et la communauté au centre des préoccupations économiques, pour lui, le travail n’as de sens que s’il est utile pour la communauté. PK était un Commerçant très dynamique, sa fibre sociale était incommensurable, cela n’a pas empêché de faire des résultats probants à son époque, mieux, jusqu’à nos jours chez Mpaly kaba, il y a toujours ce fameux circuit économique. Mpaly Kaba, le philanthrope hors pair
La générosité de PK était sans frontières, il ne pouvait pas dormir tant qu’il n’est pas sûr si les voisins avaient mangé ou pas, il se sentait très gêner de voir les marchands d’ambulants ( les villageois) retourner chez eux sans vendre leurs produits , il prenait toutes leur marchandise pour juste que ces derniers aient quelque chose à manger , mieux la quasi-totalité de ces villageois séjournaient chez lui et il veillait à ce que tout le monde soit à l’aise . Gallé Mpaly comme le surnomme nos voisins peuls, recevait toutes catégories de personnes, quelque soit son appartenance ethnique, en un mot, tout le monde trouvait son compte. Féroce Agriculteur, lors de la récolte, il distribuait les mils et les sorghos pour ne citer que ceux-là aux voisins, cousins, parents proches comme lointains, même aux inconnus, oui distribuer était son credo. PK a continué ainsi, jusqu’à la fin de ses jours en 1965 (paix à son âme), il aura marqué des générations et des générations. Un aperçu sur le Circuit économique de chez PK. « Si vous pêchez un poisson pour votre voisin, il se nourrira un jour, si vous lui apprenez à faire un filet, il se nourrira toute sa vie » Après le rappel à dieu de PK, quelques temps après vers les années 1970 son fils ainé du nom de Cheikhna Aliou Kaba (CAK) pris la commande de Gallé Mpaly, Cheikhna Aliou est né est 1929 à Kaédi, ce dernier a été formé par le patriarche Yacouba Sylla à Gagnoa (côte d’ivoire).
Le patriarche Yacouba Sylla est Né à Nioro du Sahel (actuel Mali) en 1906, l’histoire retient la figure du guide religieux, fondateur dans les années 1930 d’une communauté soufie inspirée du hamallisme (que d’aucuns disent le yacoubisme) et de l’entrepreneur dynamique. Exilé en 1930 à Sassandra (Côte d’Ivoire) par les autorités coloniales françaises, il décide de s’installer à Gagnoa, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, après sa libération en 1938. Il y développe des plantations de cacao et de café, organise le transport des produits par camion et fonde une chaîne de cinémas dans les principaux centres d’implantation de sa communauté. Grandis dans ce milieu, CAK s’inscrit dans une vision économique qui est de reformer le circuit économique de chez MPALY et avait également comme ligne de conduite : « Se réunir est un début, rester ensemble est un progrès, travailler ensemble est la réussite ». La déclinaison d’une vision à un projet nous enseigne le management dure au minimum 5 ans, CAK avait compris seul c’est impossible mais ensemble c’est plus que possible, il s’était entouré des ressources humaines qualifiés, des travailleurs acharnés pour être utile à la communauté, les spécialistes du management appellent ça le leadership au vrai sens du terme. Pour rappel, CAK était un cultivateur acharné comme son père, chasseur, commerçant, transporteur, paysan et un homme de Dieu.
L’exemple le plus marquant est la riziculture de Kaédi (PPG1), mettons d’abord les choses en leur contexte, les années 1970 c’était la sècheresse dans toute l’Afrique subsaharienne ; l’environnement était alité. PIERRE CHAPERON disait dans ce sens « La Mauritanie, le Sénégal et plus généralement I ’ensemble des pays du Sahel subissent depuis 4ans les effets d’un déficit pluviométrique. Les conséquences sur la vie des populations et 1’économie des pays concernés sont trop connues pour qu’on y insiste : famine, troupeaux décimés, ruptures dans l’alimentation en eau des agglomérations, etc. Ajoutons qu’à ce bilan immédiat s’additionneront un certain nombre d’effets rémanents qui se feront sentir pendant de nombreuses années : accélération de la dégradation du couvert végétal, épuisement de nombreuses nappes phréatiques, destruction partielle des stocks de poissons dans les cours d’eau, etc. ». Lorsque les italiens sont venus proposer l’exploitation des champs de riz, la quasi-totalité de Kaediens avait refusé de s’engager, d’autres hésitaient même de s’engager, comme on dit souvent l’homme a peur du changement, la riziculture n’était pas du tout nos cultures. L’aubaine avec l’aménagement du la riziculture Périmètre Pilote de Gorgol (PPG) de Kaédi, c’était une manière ou d’une autre de changer les modes de vie ou mode de culture des paysans , j’allais dire autrement ce qu’on appelle la résilience , c’est ce que le visionnaire avait compris face à la réticence de la majorité de la population qui n’en voulait nullement transformer leur terre de walo en autre chose que la culture de miel et de sorgho. En rapport avec sa stature, sa famille et surtout l’inexistence des terres donc il a eu l’ingéniosité et cette anticipation de côtoyer les italiens qui étaient là pour comprendre au mieux les résultats que ça pouvait donner et c’est dans cette dynamique que CAK a été instigateurs, ou devrais-je dire le moteur propulseur / catalyseurs qui a poussé quasiment l’ensemble des paysans à s’engager dans la culture de riz. CAK avait noué des relations très très sincères avec les italiens, particulièrement avec Mr Kapelati qui était le chargé de l’aménagement et le suivi des PPG1 Après une première expérience qui avait commencé au départ par des formes de coopératives, une surface était aménagée pour des pépinières où chacun venait se ravitailler, les italiens en compagnie avec CAK et ses compagnons ont montré aux paysans que chacun d’eux peuvent faire sa pépinière dans son champ de culture et s’en servir à volonté. La volonté de ce brave homme est à saluer, pour lui tous les moyens étaient bons pour que la riziculture Kaediene marche afin de soulager les populations. Comme disait les Physiocrates la seule modalité de l’économie pour qu’un pays se développe est l’agriculture, CAK était dans cette logique-là et s’était donné les moyens en achetant des tracteurs (outils agricoles) pour une agriculture meilleure et durable. « L’engagement des collaborateurs est lié au leadership de l’équipe de direction et à la vision qu’elle est capable de transmettre » Du temps de Mpaly Kaba, le transport était Là mais peu développé. Pour CAK c’est possible de perpétuer et innover le transport, les ressources humaines (Chauffeurs, mécaniciens, des polyvalents) engagés comme lui y étaient, ces derniers ont, à leur tour formé d’autres chauffeurs, mécaniciens car il y avait une parfaite harmonie entre les disciples. Dans cette dynamique, CAK avait payé des cars et ne s’était pas limité qu’en Mauritanie ; il assurait également la liaison entre Sénégal et la Mauritanie via Matam, je dirai plutôt, un autre circuit économique entre Kaédi et le Matam Sénégal Retenons que CAK était un homme multidimensionnel dans le cadre du développement, son seul problème était l’engagement, l’engagement collectif en particulier et son aura ne s’arrêtait pas qu’au PPG mais aussi le transport. CAK, n’a pas fait des cours d’économie de l’entreprise ou de Management stratégique mais son parcours et discours peuvent être enseignés en Management. CAK me rappelle au 5e Khalife des Mourides du nom Serigne Saliou Mbacké, ce dernier a changé les mentalités des mourides à travers son énorme projet agricole (Xelcom), fait améliorer les réseaux d’approvisionnement en électricité et de traitement des eaux de pluie de Touba. CAK, l’audacieux ! CAK, l’engagé ! CAK, le réformiste ! CAK, le révolutionnaire ! Souleymane MANGASSOUBA dit jules, Ouvert à toutes critiques, surtout celles qui sont constructives.
Jules Mangassouba
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